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une grille de lecture éthique et pédagogique
Introduction
Il existe un paradoxe troublant dans certains milieux spirituels, thérapeutiques, ésotériques ou alternatifs :
des personnes ou des groupes qui se présentent comme éveillés, critiques des systèmes oppressifs ou des dérives sociétales… en viennent parfois à reproduire exactement les mêmes mécanismes qu’ils dénoncent.
Ce phénomène n’est ni anecdotique ni marginal. Il est structurel, humain, et profondément lié aux dynamiques de pouvoir, d’autorité et de reconnaissance. Le comprendre est essentiel si l’on souhaite agir avec cohérence, éthique et lucidité.
Cet article propose une grille de lecture pédagogique pour identifier ces mécanismes, sans citer de noms, sans attaquer les personnes, mais en mettant en lumière les structures sous-jacentes.
1. Le phénomène du « Jacques a dit » : l’autorité non questionnée
Lorsqu’une figure centrale : leader, formateur, thérapeute, enseignant, « grand boss » devient la référence ultime, un glissement s’opère.
Ce n’est plus la réflexion individuelle qui guide, mais l’adhésion.
Ce n’est plus l’expérience personnelle qui prime, mais la validation par le haut.
Le mécanisme est simple :
-
Il l’a dit, donc c’est vrai.
-
Il l’a validé, donc c’est juste.
-
Il ne l’a pas dit, donc ce n’est pas légitime.
On quitte alors le champ de la conscience pour entrer dans celui de l’obéissance symbolique.
2. Le paradoxe majeur : dénoncer un système tout en le copiant
C’est ici que la dissonance devient problématique.
Certains dénoncent :
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les gourous,
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les systèmes hiérarchiques rigides,
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la manipulation,
-
l’aveuglement collectif,
…tout en mettant en place :
-
une parole centrale intouchable,
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une autorité charismatique non questionnable,
-
une dépendance affective ou symbolique,
-
une validation verticale de la vérité.
La forme change.
Le discours change.
Mais le mécanisme, lui, reste identique.
C’est précisément cela qui rend le phénomène grave.
3. Pourquoi des personnes intelligentes, intuitives et critiques y adhèrent
Il serait confortable de croire que seuls les « naïfs » tombent dans ces dynamiques. C’est faux.
Ces systèmes fonctionnent parce qu’ils répondent à des besoins humains profonds :
-
le besoin de sens,
-
le besoin d’appartenance,
-
le besoin de reconnaissance,
-
le besoin d’être rassuré dans un monde instable.
Plus un groupe se présente comme « conscient », plus il peut devenir aveugle à ses propres angles morts.
La lucidité n’immunise pas contre les biais. Elle exige une vigilance constante.
4. L’illusion du collectif éveillé
Un collectif n’est pas automatiquement sain parce qu’il parle de conscience, d’amour ou de vérité.
Les signaux d’alerte sont souvent subtils :
-
malaise quand une critique est formulée,
-
disqualification implicite de ceux qui questionnent,
-
confusion entre loyauté et silence,
-
glorification du leader au nom du « bien commun ».
Lorsque l’esprit critique devient suspect, le système est déjà déséquilibré.
5. La responsabilité éthique : voir et nommer sans devenir violent
Nommer ces mécanismes n’est pas attaquer.
C’est assumer une responsabilité.
Mais cette responsabilité demande une posture intérieure solide :
-
parler sans humilier,
-
analyser sans mépriser,
-
poser des mots sans chercher à convaincre à tout prix.
C’est souvent inconfortable.
C’est parfois rageant.
Mais c’est nécessaire.
6. Pourquoi le silence peut être une réponse juste
Le silence n’est pas une fuite quand il est conscient.
Il devient une réponse juste lorsque :
-
l’autre n’est pas disponible à entendre,
-
la discussion sert davantage l’ego que la vérité,
-
répondre nourrirait une dynamique stérile.
Le silence permet alors :
-
de faire la part des choses,
-
de préserver son intégrité,
-
de ne pas entrer dans le jeu du pouvoir.
Se taire peut être un acte de maturité.
7. Une vigilance nécessaire dans la relation thérapeutique
En tant qu’accompagnante en hypnose, je souhaite rappeler que ces dynamiques ne concernent pas uniquement les collectifs ou les figures publiques.
Elles peuvent également se rejouer, de manière beaucoup plus subtile, dans la relation thérapeute–accompagné :
-
lorsque la parole du praticien devient vérité absolue,
-
lorsque l’expérience du client est disqualifiée au profit d’un cadre rigide,
-
lorsque la dépendance remplace l’autonomie,
-
lorsque la posture d’aide glisse vers une position de pouvoir.
Une pratique éthique implique une vigilance permanente, un rappel constant de la souveraineté de la personne accompagnée, et une remise en question régulière de sa propre posture.
Conclusion
Pointer les dérives sociétales tout en les reproduisant autrement est un piège courant.
La véritable cohérence ne se mesure pas aux discours, mais aux structures mises en place.
Rester vigilant, humble et responsable envers soi-même comme envers les autres est sans doute l’un des défis majeurs de toute démarche dite « consciente ».
La question essentielle reste toujours la même :
Est-ce que ce que je dénonce à l’extérieur, je le reproduis à l’intérieur ?
C’est là que commence le vrai travail.
Si cette approche vous parle,
si vous vous reconnaissez dans cette recherche de cohérence,
de souveraineté intérieure et de discernement,
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